[gull] L'Université de Lausanne s'émancipe de Microsoft / Le Courrier / 06.09.05

Bastien.BEGUELIN at geneva.msf.org Bastien.BEGUELIN at geneva.msf.org
Tue Sep 6 10:37:13 CEST 2005


Pour info, et pour ceux qui ne le savaient pas déjà, et surtout parce qu'on
aime bien partager les bonnes nouvelles... :-)

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L'Université de Lausanne s'émancipe de Microsoft / Le Courrier / 06.09.05

PIERRE KOLB

VAUD - Dès la rentrée, les cours d'initiation à l'informatique se feront
sur des logiciels libres, pour le plus grand bénéfice des étudiants.

Changement significatif lors de la prochaine rentrée d'automne de
l'Université de Lausanne, les cours d'initiation à l'informatique offerts
aux étudiants ne se feront plus avec Word et les autres programmes de base
de Microsoft, mais avec les logiciels libres d'Open Office. La conséquence
sera immédiatement palpable pour ces étudiants puisque ces programmes sont
gratuits. La suite MS Office a beau être offerte aux étudiants avec
d'importants rabais, elle coûterait tout de même 250 fr. à chacun. Mais
cette innovation va au-delà. «Nous sortons d'une logique propriétaire et
marchande pour adopter une démarche qui correspond beaucoup mieux à la
mentalité académique», explique Patrice Fumasoli, responsable du service
aux étudiants au Centre informatique de l'Uni.


CD-Rom à prix coûtant

Les étudiants pourront aussi acquérir un CD-Rom «à prix coûtant» leur
permettant d'installer ces programmes et d'autres gratuits sur leurs
ordinateurs. Ces initiatives sont logiques puisque l'Université ne peut pas
offrir les logiciels commerciaux à ses étudiants. Les logiciels libres sont
évidemment plus alléchants que les promotions des vendeurs de programmes.
Encore faut-il que ceux-ci soient disponibles, et le cas de la suite Open
Office, qui comprend traitement de texte, tableur et programme de dessin,
outils de présentation et de mise en page web, est bien l'exemple des
progrès accomplis dans ce domaine.
L'introduction à ces programmes est faite dans des cours facultatifs
ouverts à tous les étudiants. «Leur apprentissage ne pose pas de
difficultés de nature différente que l'apprentissage de MS Office, observe
Patrice Fumasoli, d'ailleurs ce sont quasiment des clones.» Objet d'une
diffusion importante, ils existent en de nombreuses langues, si bien que
c'est la version française qui peut être remise aux étudiants lausannois.
Le principe des logiciels libres étant d'être pris en charge par la
communauté de leurs utilisateurs, une diversité linguistique qui tranche
avec la suprématie anglo-saxonne en est le corollaire.


Toujours plus nombreux

Cette initiative est révélatrice du succès remporté par les logiciels
libres, qui permettent d'échapper à «l'empire de Bill Gates», du nom du
patron de la firme Microsoft dont la position dominante dans ce marché est
connue. Des entreprises et des institutions en nombre croissant ont réalisé
l'intérêt de s'épargner de gros frais de licence et de ne plus être
tributaire de fournisseurs la plupart du temps américains. On donne ainsi
l'exemple de la gendarmerie française qui, en passant aux logiciels libres,
économise deux millions d'euros de licence par an. Exemple plus proche,
l'administration cantonale genevoise a pour objectif de passer aux libres
d'ici à 2009. Ces exemples tendant à se multiplier, Patrice Fumasoli a le
sentiment d'une vague de fond: «Et c'est le rôle de l'Uni d'être à la
pointe de cette mutation.»


Vitrines publicitaires

D'autres ne sont pas aussi optimistes, notamment parce que les éditeurs de
logiciels font souvent des prix très bas aux Universités, sachant qu'elles
constituent d'excellentes vitrines. L'argument des économies étant faible,
il devient difficile de bousculer les habitudes. Il faut commencer jeune,
comme dans cette classe secondaire de Bussigny entièrement équipée de
logiciels libres, sans problème pour les élèves.
Quant à l'Etat de Vaud, il avait été sérieusement invité à empoigner le
problème par un député nommé François Marthaler... Son intérêt pour
l'affaire n'a pas faibli après son entrée au gouvernement et il peut dire
que «la marmite bout». Des dizaines de projet de conversion dans des
secteurs particuliers sont étudiés, à l'image de ce qui a été décidé pour
la nouvelle informatique des services du tuteur général. François Marthaler
observe que les collectivités publiques ont tout à gagner à opérer ces
changements, à conditions de collaborer et de se répartir le travail de
mise au point des programmes. Et des obstacles juridiques doivent encore
être levés.


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