[gull] Les etudiants sont gates

Marc SCHAEFER schaefer at alphanet.ch
Thu Aug 30 13:00:28 CEST 2007


On Thu, Aug 30, 2007 at 12:22:39PM +0200, Gregoire Galland wrote:
> Il n'empêche que gratuit ou à moindre prix, les étudiants hésiteront
> encore plus à se tourner vers des solutions libres, il me semble...

Une remarque générale de ma perception du problème qui n'engage que moi:

les étudiants fonctionnent en règle générale via la règle du moindre
effort: en particulier depuis que le système de Bologne a "crédité" les
cours. Un spécifique cours qui offre peu de crédits et qui est difficile
ou "mange du temps" sera délaissé au profit d'un cours plus standard et plus
prometteur.

Cette "monétarisation" de l'acquisition du savoir est très
inquiétante, c'est probablement à mon avis un des effets les plus pervers
dans le système de Bologne: il `américanise' (USAise) le système de
l'enseignement public. (*)

Similairement, même si deux logiciels (un libre et un propriétaire) sont
proposés lors d'un cours, l'étudiant installera forcément celui qui lui
semble

   - le plus facile à installer, sans se remettre en question sur la
     définition de `facile'

   - le plus populaire (ce que le prof utilise le plus, ce que les
     autres étudiants utilisent)

Et en règle générale, rares sont les professeurs qui présentent deux
logiciels, et presque jamais sur un pied d'égalité: sans parler du
logiciel libre lui-même. (**)

Il y a aussi des embûches: certaines Ecoles exigent une structure ou
un aspect particuliers et il faut qu'un étudiant ou professeur ait
déjà écrit les modules, includes, ou autres pour que la pilule passe
bien (p.ex. à la HE-Arc, certains professeurs ont fait l'effort d'écrire
des fichiers includes LaTeX, notamment en Chimie, et en ont informé
leurs élèves).

Mais il y a pire: parfois le rendu sous format propriétaire est exigé,
voire le logiciel à utiliser est imposé!

Je connais de rares exemples où la politique de l'institution est de
privilégier le logiciel libre, mais même dans ces cas-là, en pratique,
les professeurs ont le choix et pratiquent bien souvent aussi la
politique du moindre effort.

En général, même quand j'ai vu un professeur utiliser du logiciel libre,
il l'a fait sous un environnement propriétaire, et, en général, avec une
partie de la démarche nécessitant des logiciels propriétaires. Bien
souvent, les cours ont été écrits et ne seront pas révisés pour être
adaptés à la version libre du logiciel.

L'effort nécessaire pour l'étudiant est donc souvent vu par lui comme
exagéré.

Ce qui précède évidemment concerne la masse des étudiants, il y a
toujours d'excellentes exceptions!

* D'autres effets pervets sont p.ex. liés à la concurrence entre Ecoles
  (évaluée sur des bases numériques à 1 dimension, comme p.ex. le nombre
  de thèses, le nombre de référence dans d'autres thèses), qui poussent
  notamment à une méfiance et un arrêt dans l'échange d'information, le
  choix de sujets "porteurs" et aussi la duplication des travaux de recherche.

** Exceptions que je connais: PostgreSQL dans l'enseignement des bases
   de données dans beaucoup d'HES et d'Universités/EPFL; Octave à l'EPFL
   (encore que).

PS: je ne pense pas que le prix soit un facteur de choix de logiciel
    pour les étudiants (simplement car la majorité `pirate' les
    logiciels, il faut bien en être conscient).

Quelques liens:
   http://elle.epfl.ch/Logiciels-libres-pour-les-laptops
   http://enacit1.epfl.ch/logiciel_libre/#logiciels_libres
   http://enacit1.epfl.ch/cours_matlab/




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