[gull] Un OS Windows sur kernel Unix, pourquoi pas?

Laurent Franceschetti laurent at franceschetti.net
Wed Sep 24 17:04:12 CEST 2008



Pour revenir à la citation de Torvald (“Microsoft isn't evil, they just make
really crappy operating systems.”), c'est là le fond: Microsoft est bon pour
lisser les interfaces utilisateur (reconnaissons-leur cela) mais mauvais sur
les OS. De la même façon qu'elle n'a pas pu affronter la vague internet avec
son réseau maison, elle ne pourra pas vaincre Unix à terme , qui est tout
simplement supérieur techniquement à Windows : parce qu'il est né avant et
parce qu'il a été créé dès le départ avec les bonnes caractéristiques. Unix
a un côté intemporel, comme TCP/IP. Bien sûr il y a la force de vente, le
marketing, etc., mais même Microsoft ne pourra changer les fondements de
l'informatique.

Mais en affaires, le principe "if you can't beat them, join them" est
souvent utilisé dans ce cas. Après la débâcle de Vista, le bon sens
(techniquement) voudrait que Microsoft fasse comme Apple depuis 1996,
c'est-à-dire qu'elle planche sur un kernel Unix pour son OS nouvelle
génération. L'idée n'est pas si absurde: les gens sont attachés au look &
feel, pas au kernel. De plus, si la communauté Open Source a pu écrire un
Mono qui suit assez bien DotNet, je ne vois pas pourquoi une équipe
d'ingénieurs payés à plein temps ne pourraient arriver à faire de même dans
un temps raisonnable. Par ailleurs, si Office a été porté sur Mac OS X, il
pourrait à fortiori l'être sur une base Unix maison. Donc, qu'importe le vin
pour les fans de Microsoft, pourvu qu'il y ait l'ivresse du look & feel
Windows?

Évidemment, il est plus compliqué d'orchestrer une telle migration quand on
ne maîtrise pas le matériel (contrairement à Apple, qui a totale liberté de
changer les spécifications de ses machines). Mais d'un autre côté, le
matériel étant satisfaisant, il ne paraît guère besoin de le changer.

Bien sûr, les êtres humains à la tête de Microsoft décideront en fonction de
leurs idées et de leurs intérêts. Il n'empêche que le kernel Windows,
surchargé et pathologiquement vulnérable, est engagé dans une voie qui se
poursuivra peut-être pendant pas mal de kilomètres, mais qui est néanmoins
sans issue... À moins de faire comme Tintin au pays des Soviets (1929) avec
sa voiture en panne: enlever toutes les pièces, en remonter un minimum pour
que ça marche et jeter tout le reste. Mais cette seconde solution me paraît
finalement moins sûre et plus chère que la première, même pour le géant de
Redmond. Alors, pourquoi réinventer la roue au lieu d'embrasser le mouvement
afin de réasseoir sa position? D'autant que le chemin a déjà été parcouru
par Apple et qu'il est donc en partie cartographié?

LF


 




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