[gull] GPL V3 -> SSPL
Laurent Franceschetti
laurent at franceschetti.net
Thu Oct 18 19:56:14 CEST 2018
La licence propriétaire, c’est l’exploitation de l’homme par l'homme; la GPL3, c’est le contraire.
> Le 18 oct. 2018 à 17:39, Daniel Cordey <dc at pxcluster.com> a écrit :
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> On 18.10.18 16:32, Laurent Franceschetti wrote:
>> Le point que je ne comprends pas, c’est pourquoi « garantir le retour à la communauté » des modifications?
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> Il s'agit d'un échange de bon procédé, en quelque sorte. Je ne te fais pas payer mon code, mais si tu le modifie pour l'améliorer... renvoie-moi l'ascenseur !
Pour moi c’est un argument hypocrite. J’ai beau publier des librairies sur Github, jamais ne n’arriverai à repayer la Communauté pour ce qu’elle m’a donné. Et celui qui penserait qu’il a repayé la Communauté pour ce qu’elle lui a donné serait un vaniteux (à moins d’être Linus Thorvalds)…
Et il n’y rien de pire que de confisquer à quelqu’un le mérite de son travail: si quelqu’un a écrit 10 lignes de code, ces 10 lignes sont à lui et il doit pouvoir en faire ce qu’il veut.
Imaginez que vous êtes pauvbre. Vous écrivez une belle application et pour l’écrire, vous avez besoin d’une librairie GPL. Mais voilà, elle est GPL et pas le droit de linker. GAFAM lui peut se payer tout ce qu’il veut. Vous êtes battu parce que vous êtes pauvre et que la GPL3 veut que vous le restiez.
Donner, c’est donner de son plein gré. Forcer à donner, ce serait de l’extorsion ou de l’impôt.
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>> Pourquoi obliger légalement les gens à faire quelque chose que, de toute façon, ils auraient en majorité envie de faire?
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> Ca c'est peut-être vrai pour certains, mais pas vraiment pour d'autres. Voir Oracle, MongoDB, etc. On porte aux nues un certain Guillaume Portail et le fait qu'il soit devenu multimilliardaire. Plus de 90% des développeurs rêvent de toucher le jackpot en vendant du logiciel. Il n'y a qu'à voir l'engouement des développeurs pour des applications sur les niphone lors des premières années... Combien sont en GPL ? Ne nous voilons pas la face, le mouvement initié par RMS était justement destiné à lutter contre la mentalité qui consiste à piller le travail des autres pour ensuite faire de l'argent avec.
La question ce n’est pas les licence bidon des margoulins. La question est que MIT ou BSD, qui sont appelées « permissives » à juste titre.
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>> Et surtout, au nom de quoi faire la guerre à ceux qui ne le feraient pas?
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> En gros. Si tu ne veux pas respecter les règles de partage... pas touche !
Il y a quelqu’un qui crée une app et il n’a pas droit à la propriété de sa création, sous prétexte qu’elle contient une partie GPL3? Donc les conceptions idéologiques des auteurs de la GPL3 sont d’un rang supérieur à la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme?
Article 17
1. Toute personne, aussi bien seule qu'en collectivité, a droit à la propriété.
2. Nul ne peut être arbitrairement privé de sa propriété.
La GPL3 est une imposition, parce que comme elle domine beaucoup de librairies libres, elle interdit à beaucoup d’informaticiens (ceux qui ne sont pas des multinationales) de vendre du logiciel.
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>> Je pense que c’est là une position arbitraire — sans justification morale suffisante — qui fait seulement travailler les avocats à plein régime sans bénificier à la communauté du libre. Et qui au contraire, met des bâtons dans les roues aux créateurs et diffuseurs du logiciel libre en le plaçant en risque légal face au logiciel payant.
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> Je ne vois pas d'entrave à la créativité. Bien au contraire ! Je sais que si j'utilise du code GPL, que je développe le miens aussi en GPL et en respectant les règles, je ne serai pas traîner en justice pour avoir abuser des règles légales. Je n'implique pas d'avocats et n'utilise les ressources de la FSF (et autres) que dans la mesure où j'adopte ses règles.
Et bien sûr un informaticien n’a pas le droit de se mettre à son compte pour créer du logiciel, parce que ce serait anti-social? Parce que vous pensez qu’on pourrait écrire un logiciel de nos jours sans une librairie externe?
Bon, le résultat de la GPL3, c’est le succès des programmes scriptés qui n’obligent pas de linker les libraires, comme ça les petits développeurs ne risquent pas d’être trainés en justice.
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>> Si on défend la liberté, alors on défend la liberté: les gens devraient avoir le droit de faire WTF, dans la mesure où ils laissent le reste du monde continue à avoir le droit de faire WTF. Les licences restrictives, pour être appliquées, exigeraient de mettre un policier derrière chaque développeur. Est-ce que c’est cela qu’on veut?
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> Je ne considère pas que la GPL soit restrictive, bien au contraire. Par contre les licences du style de celles crée de toute pièce par MongoDB, etc. Par contre je vois plein de restrictions à utiliser d'autres licences dont l'objectif est de protégé l'auteur contre les logiciels dit "Open Source". Comme dit précédemment, la GPL essaie de protéger la communauté contre l'appétit, et la roublardise, des entreprises. Par contre beaucoup de licence n'acceptant pas la GPL, mais voulant laisser seul le propriétaire décider de tout (y compris facturer) sont elles très limitatives. Un bon exemple est l'attitude d'Oracle avec Java et sa tentative de procès contre Google.
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> Mais tout ça a déjà été débattu depuis près de 30 ans, et il suffit de relire le "GNU Manifesto" pour s'en rendre compte.
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> http://vlado.fmf.uni-lj.si/vlado/mm/gnu/manifesto.html <http://vlado.fmf.uni-lj.si/vlado/mm/gnu/manifesto.html>
Ditto. La question ce n’est pas les licence bidon des margoulins. La question est que MIT ou BSD, qui sont appelées « permissives » à juste titre.
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> Des milliers de gens très compétents se sont pencher sur cette problématique des licences depuis pas mal de temps. Il existe plein de lieu où l'on peut exprimer son opinion. Comme cela est exprimé dans le lien donné par Claude l'autre jour (https://sfconservancy.org/blog/2018/oct/16/mongodb-copyleft-drafting/) :
Les arguments d’autorité me laissent indifférent.
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> "One of the most important principles in copyleft policy that our community has learned is that commercial, non-commercial, and individual actors should have equal footing with regard to rights assured by the copyleft licenses themselves. There is no debate about that; we all agree that copyleft codebases become meeting places for hobbyists, companies, charities, and trade associations to work together toward common goals and in harmony and software freedom. With this blog post, I call on everyone to continue on the long road to applying that same principle to the meta-level of how these licenses are drafted and how they are enforced. While we have done some work recently on the latter, not enough has been done on the former. MongoDB's actions today give us an opportunity to begin that work anew. »
Dans les systèmes absolutistes qui veulent imposer des utopies contre nature, les petits perdent toujours et les gros gagnent — parce qu’ils ont l’argent et les avocats pour s’en sortir.
Et surtout parce que les gros font fonctionner la police à leur profit.
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> Mais ce que j'aime par dessus tout, et qui m'avait marqué à l'époque, est la description suivante de RMS au sujet de la facturation de l'air dans la station spatiale internationale... je trouve hilarant et indiscutable :-)
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> "Arrangements to make people pay for using a program, including licensing of copies, always incur a tremendous cost to society through the cumbersome mechanisms necessary to figure out how much (that is, which programs) a person must pay for. And only a police state can force everyone to obey them. Consider a space station where air must be manufactured at great cost: charging each breather per liter of air may be fair, but wearing the metered gas mask all day and all night is intolerable even if everyone can afford to pay the air bill. And the TV cameras everywhere to see if you ever take the mask off are outrageous. It's better to support the air plant with a head tax and chuck the masks. »
>
Heureusement on ne vit pas dans une station spatiale et d’ailleurs il n’y a pas besoin. Il suffit de prendre le système routier, que chacun paie avec ses impôts. Et que je sache, il n’y a pas de loi qui vous interdit d’utiliser la route (gratuite) pour gagner votre vie. Imaginez un panneau de circulation: « interdit aux gens qui gagnent leur vie d’utiliser la route »?
La question est que la « transitivité » de la licence, qui oblige de plus en plus chaque informaticien qui développe en 2018 à perdre automatiquement la propriété de ce qu’il écrit, n’est pas morale.
Dans ma compréhension, RMS avec sa haine contre la propriété privée, est un collectiviste qui a une revanche à prendre contre la société. Dans l’Union Soviétique, ceux qui ont le plus perdu, ce sont les petits propriétaires et les petits commerçants qui se sont retrouvés dépouillés. Les aristos, eux, avaient mis leur fortune à l’abri…
Bonne soirée,
Laurent
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