[gull] dysfonctionnements de swisscovid

Laurent Franceschetti laurent at franceschetti.net
Tue Jan 19 13:43:41 CET 2021


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> Le 19 janv. 2021 à 12:25, Philippe Strauss <philippe at strauss-engineering.ch> a écrit :
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> Ça je sais pas, j’ai pas de sentiment à ce sujet, mais j’en reviens tjr à mon argument technique: BAD, "broken as designed".
> Même les « inventeurs » du bluetooth ne recommandaient pas d’utiliser leur « bébé » pour évaluer une proximité (j’ose même pas parler de distance..)

Top, ce terme « BAD » ! J’ai appris un nouveau concept. Ca permet de mettre une étiquette sur des projets dont on voyait, depuis la planche à dessin, qu’ils ne pourraient jamais marcher.

J’en ai vu quelques un dans ma carrière : par exemple une offre au client qui proposait une migration d’un environnement Unix à Windows, sur la base d’un « outil de portage »; ça marchait sans doute dans certains particuliers, mais pour une grosse application complexe sur un serveur, il ne fallait quand même pas rêver…

Ou un projet de banque en ligne autour des années 2000, avec une armée de consultants et de best-of-breeds (qui m’avait l’air de ce « superman » tiré du Bric-à-Brac Gotlib, avec le cerveau d’Einstein et les jambes de Jazy, avec un résultat monstrueux à la fin)… qui fut qualifié de « fiasco » par les autorités de surveillance.

La vraie question que se pose l’ingénieur est la suivante: est-ce que cette prémonition que c’était foireux était juste du bon sens basée sur l’examen du projet, ou cela venait d’un biais cognitif (par exemple qu’on n’aimait pas le projet ou des personnes impliquées, qu’on soutenait un projet concurrent, etc.) ?

Parce que, pour le moment, c’est bien l’objection que les défenseurs de SwissCovid (notamment l’équipe de projet) sont en train de mettre. Alors, le problème c’est qu’eux ne peuvent pas démontrer qu’il y a un biais cognitif chez ceux qui pensent que le projet est BAD... et que ceux qui pensent que le projet est BAD, ne peuvent pas garantir qu’ils n’ont pas de biais cognitif.

Dans la vraie vie, cette question de la subjectivité de ceux qui font des objections, passerait au rasoir d’Okham, parce qu’elle est indémontrable dans un sens comme dans l’autre. Et cette façon d’appliquer l’étiquette de façon automatique à tout objecteur, est à la limite de la discrimination sociale. Mais vu que la question est posée?

Alors, quand un ingénieur examine un projet et conclut qu’il y a des défauts structurels, dans quelle mesure peut-il se faire confiance? Dans quelle mesure doit-il tenir tête, par exemple à sa hiérarchie?



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