[gull] BSA: Campagne en Suisse romande

Marc SCHAEFER schaefer at alphanet.ch
Thu Sep 4 13:31:02 CEST 2003


On Thu, Sep 04, 2003 at 12:20:10PM +0200, Leopoldo Ghielmetti wrote:
> Oui, mais si les entreprises ont déjà payé leur licences, pourquoi
> changeraient-ils? Vu que rarement les licences sont une location à
> l'année. La plupart des gens s'achetent une licence et sont bon pour 2
> ans ou plus.

Je ne pense pas qu'il est possible de faire autrement. La migration sous
logiciels libres est un projet à 5 ou 10 ans, voire plus. Le marché ne
compte pour le moment pas assez d'acteurs pour pouvoir aller plus vite.

Je préfère éviter de faire passer des entreprises sous Linux pour
qu'elles soient déçues (par manque de qualité/adéquation/support) et 
qu'elles nous quittent définitivement.

Garner Group a publié un graphe qui montre qu'au début de l'acception
d'une nouvelle technologie, il y a beaucoup d'entreprises qui
l'utilisent, puis une grande partie revient à des solutions
antérieures, et enfin il y a une croissance stable et continue.
Je m'autorise à penser que nous avons dépassé l'effet de mode, mais il
faut alors assurer sur le long terme.

Passer sous Linux ce n'est pas juste installer Linux sur quelques
postes, c'est offrir des services à la hauteur, sur le long terme.

Et parfois savoir dire `nous ne pouvons pas le faire', ou
`nous pouvons le faire mais cela coûtera 10x plus cher qu'une solution
propriétaire'.

Vaut mieux avoir des objectifs plus raisonnables et cela sera
apprécié par les clients potentiels. Savoir dire `non' -- c'est
justement ce que ceux que nous critiquons ne veulent pas faire.

Dans certains cas cependant, les clients mettront une telle
pression sur le logiciel libre ou adéquat/personnalisé qu'ils
accepteront de payer 10 fois plus, mais certainement pas si dès le début
on leur a dit que Linux coûterait moins cher.

On peut toujours raisonner que sur le très long terme Linux coûte moins
cher, mais cela peut s'assimiler, du point de vue du client, à des
projections fantaisistes car nous n'avons pas le recul.

A mon avis, les logiciels libres sont à vendre au cas par cas pour le
moment, certainement pas dans le grand public. On peut informer,
cependant: je suis persuadé que les lettres de lecteur et la réponse
exhaustive aux interviews de journalistes fera avancer le débat.

Dire `tout le monde peut passer en libre aujourd'hui' est au mieux
une erreur, au pire de la publicité mensongère. Voulons-nous
nous discréditer dès le départ ?

En bref, mon avis:

   - ne faisons rien contre cette campagne.
   - écrivons des lettres de lecteurs dans la mesure où des
     articles sont publiés dans la presse (c'est très probable)
   - répondons aux journalistes qui nous questionnent.

A mon avis les points importants sont:

   - nous sommes d'accord avec le BSA, il faut respecter
     les licences des logiciels.

   - d'ailleurs c'est ce respect qui permet
     aux licences libres d'assurer cette liberté à
     l'avenir.

   - nous trouvons cependant que cette campagne s'assimile
     à un ultimatum, voire une campagne militaire, et
     est déplacée.

   - nous trouvons également dommage que cette campagne ne
     parle que de logiciels propriétaires.

   - ce respect des licences peut se traduire de différentes
     façons suivant le modèle économique de l'éditeur du
     logiciel: on peut devoir payer un logiciel, du support,
     ou une collaboration à un projet, un partage de
     ressources techniques ou humaines

   - ce partage, cette collaboration amènera à des
     logiciels qui correspondent mieux aux besoins des
     clients.

   - seul un choix conscient au sein de chaque entreprise
     permettra d'améliorer la situation. Ce choix est
     stratégique et doit tenir compte du TCO (coût
     total d'aquisition et d'exploitation du logiciel).





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