[gull] Droit suisse, lois et politique.

Marc SCHAEFER schaefer at alphanet.ch
Thu Aug 5 10:41:01 CEST 2004


On Wed, Aug 04, 2004 at 09:26:22AM +0200, Daniel Cordey wrote:
> De la a etablir un parallel entre la bananne et W*, il n'y a qu'un pas... que 
> je ne franchirais que si je suis assure qu'en le faisant je ne gliseerai pas 
> sur une peau de bananne :-)

La question, est, finalement le consommateur est-il d'accord de payer sa
banane 10% de plus au final, si de ces 10%, 80% vont au producteur ?

La réponse générale est oui, même dans un marché très compétitif et très
grand public, comme le montre l'expérience Max Havelaar.

Leur but est d'assurer un revenu convenable au producteur de bananes et
aux divers intermédiaires sans déséquilibrer complètement les rapports.

Dans le monde du logiciel propriétaire, il est rare que le développeur
récolte véritablement le succès de ses logiciels: notamment pour
Microsoft, une grande partie du développement est externalisé dans des
pays `moins cher', voire à politique humaine discutable.  On ne parle
même pas de Max Havelaar dans ce cas, mais de travail précaire.

Ce n'est pas uniquement le cas de Microsoft: d'après Michael MOORE dans
The Big One une grande corporation USAienne fait travailler des
détenus des détenus pour démarcher des clients. Mais cela est un sujet
très différent de ce qui nous occupe. Vraiment ?

Finalement, il y a trois optiques possibles pour une entreprise privée:

   - tricher (`pas un sous pour les impôts', Martin EBNER 2000)

   - jouer le jeu obligatoire (payer ses impôts, c'est le minimum)

   - participer à la Société (don de soi, support de projets, insérer
     son développement dans celui de la Société civile et pas juste
     à fins de marketing, ...)

Le monde du libre n'a pas de financement basé sur la copie ou la réelle
production. Et il faut différencier le `développement pur et dur'
(kernel, libc, gcc), qui n'est que rarement rentable (Apple a
externalisé une grande partie de ce travail en passant à MacOS X
sur les développeurs BSD), le développement d'applications
(OpenOffice.org, Asterisk, etc) qui sont en règle générale non rentables
sauf cas particuliers, du développement à façon que je rapproche des
services généraux informatiques.

Comment financer le développement pur et dur et d'applications
générales? Le modèle des services, sauf économie d'échelle très grande
(grosses entreprises, université, etc) ne répond pas directement à cette
question. Il répond à celle du développement à façon et des services
en libre.

Comment continuer à développer les infrastructures et logiciels de base 
dont le développement en dehors d'un modèle de financement par licence
est rarement rentable ?

Plusieurs pistes:

   - pourcent culturel: Debian Suisse donne N % de ses revenus à
     Debian/SPI; Red Hat supporte de nombreux projets OSS

   - support direct ou indirect par des entreprises aux besoins
     particuliers  (EDF p.ex., IBM, etc)
     mise en commun de resources (p.ex. e-voting Vaudois versé
     dans le pot commun pour les autres Cantons, François MARTHALER 2004)

   - licences duales (ghostscript; Qt; StarOffice/OpenOffice)
     (licence propriétaire avec coût par utilisateur pour la dernière
      version ou une version plus complète; ancienne version ou version
      simplifiée libre; ou encore licence diverse selon l'utilisation)

   - développement par l'Etat (comme p.ex. une grande partie de la
     recherche dans les médicaments aujourd'hui)

Et les entreprises, via des organisations sectorielles privées ainsi que les
impôts généraux financeraient les infrastructures de la communication
(protocoles, logiciels de base, systèmes d'exploitation, outils
standards) comme elles financent aujourd'hui les autoroutes et les
transports publics qui sont d'intérêt général.

Marc SCHAEFER
Ingénieur-philosophe




More information about the gull mailing list