[gull] GPL V3 -> SSPL

Marc SCHAEFER schaefer at alphanet.ch
Thu Oct 18 15:42:14 CEST 2018


On Thu, Oct 18, 2018 at 12:32:23AM +0200, Miçhael Parchet wrote:
> Si on prend mon cas, j???avais le projet de faire un programme à partir de d???un autre qui justement est en GPL v3.  La seule chose que je voulais c???était de faire du libre payant

Rien n'est exclu, mais `à partir de' est vague ici. Suivant la signification
(usage de service, linkage, modification de la source), cela n'a pas
le même impact.

Rappelons un des buts du copyleft (GPL est copyleft libre, BSD est
libre non copyleft): c'est d'obliger à ce que les modifications au logiciel
copyleft soient reversées à la communauté, s'il y a distribution du
logiciel (GPL), ou s'il y a exécution en tant que service dans le cloud
(Affero GPL). C'est pour cette raison que certains parlent de `licences
contaminantes' pour les licences copyleft.

Mais il faut commencer par définir son modèle économique: est-ce que la
valeur de mon travail est uniquement un logiciel, que je vais rentabiliser
par des licences, ou est-ce autre chose ?

Si la valeur ajoutée est vraiment liée au logiciel, mettre en open source
ou libre ne semble pas adapté.

Si c'est autre chose (analyse, adaptation, service, etc), alors, mettre
en open source ou libre peut être envisagé. Quand on regarde des cas
précédents (toolchain gnu, Asterisk, Request Tracker), on se rend compte
qu'on peut

   - créer un écosystème tellement complexe et spécialisé que l'on est
     le seul à pouvoir l'adapter / l'améliorer: p.ex. la toolchain gcc

   - jouer sur le dual-licensing pour intéresser à la fois la communauté
     du libre et les intégrateurs/distributeurs propriétaires: Asterisk

   - jouer sur la formation à l'outil, le développement de modules
     complémentaires: Request Tracker

(j'ai un peu schématisé).

Comme exemple plus "4.0", pensons aux services en ligne où finalement
la valeur est l'externalisation / la dématérialisation du logiciel.
D'ailleurs comme on l'a vu, la plupart des licences libres ont un
manque légal: seule l'Affero GPL garantit le retour à la communauté
des modifications à des logiciels GPL ainsi exploités.

Revenons à votre question: puis-je faire de l'argent avec un logiciel
qui utilise des logiciels en GPL ?

Oui, en distribuant votre logiciel également en GPL ou toute licence
copyleft ou non copyleft compatible GPL, et en le rentabilisant
par un des moyens ci-dessus.

Oui, si votre logiciel propriétaire n'est pas linké à du logiciel copyleft,
mais simplement utilise des services de logiciels en copyleft: vous pourrez
même facturer l'installation, la configuration et l'intégration de ces
logiciels copyleft à votre logiciel propriétaire. Ou vous pourriez profiter
de la clause d'agrégation de la GPL [1] et distribuer les logiciels
libres sur le même média que les/votre logiciel(s) propriétaires --
tant que vous ne limitez pas la redistribution de chaque composant
individuel plus que sa licence propre originale. Ou un script d'installation
qui charge le logiciel libre d'un miroir Debian.

Exemple: j'écris un logiciel d'aide au choix de licences logicielles,
dont le backend de données est une base de données dont la licence est
GPL et qui tourne dans une VM Linux (dont le kernel est GPL).

NB: la GPL n'est pas forcément la meilleure licence libre suivant les cas,
voir le sélecteur: https://choosealicense.com/  Et on peut toujours
faire du dual-licensing si tous les contributeurs sont d'accord.
Le choix d'une licence est du domaine exclusif de l'auteur/des auteurs
du logiciel.

[1] https://www.gnu.org/licenses/gpl-faq.html#MereAggregation


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