[gull] GPL V3 -> SSPL

Laurent Franceschetti laurent at franceschetti.net
Thu Oct 18 16:32:20 CEST 2018


Le point que je ne comprends pas, c’est pourquoi « garantir le retour à la communauté » des modifications? Pourquoi obliger légalement les gens à faire quelque chose que, de toute façon, ils auraient en majorité envie de faire? Et surtout, au nom de quoi faire la guerre à ceux qui ne le feraient pas?

Je pense que c’est là une position arbitraire — sans justification morale suffisante — qui fait seulement travailler les avocats à plein régime sans bénificier à la communauté du libre. Et qui au contraire, met des bâtons dans les roues aux créateurs et diffuseurs du logiciel libre en le plaçant en risque légal face au logiciel payant.

Si on défend la liberté, alors on défend la liberté: les gens devraient avoir le droit de faire WTF, dans la mesure où ils laissent le reste du monde continue à avoir le droit de faire WTF. Les licences restrictives, pour être appliquées, exigeraient de mettre un policier derrière chaque développeur. Est-ce que c’est cela qu’on veut?














> Le 18 oct. 2018 à 15:42, Marc SCHAEFER <schaefer at alphanet.ch> a écrit :
> 
> On Thu, Oct 18, 2018 at 12:32:23AM +0200, Miçhael Parchet wrote:
>> Si on prend mon cas, j???avais le projet de faire un programme à partir de d???un autre qui justement est en GPL v3.  La seule chose que je voulais c???était de faire du libre payant
> 
> Rien n'est exclu, mais `à partir de' est vague ici. Suivant la signification
> (usage de service, linkage, modification de la source), cela n'a pas
> le même impact.
> 
> Rappelons un des buts du copyleft (GPL est copyleft libre, BSD est
> libre non copyleft): c'est d'obliger à ce que les modifications au logiciel
> copyleft soient reversées à la communauté, s'il y a distribution du
> logiciel (GPL), ou s'il y a exécution en tant que service dans le cloud
> (Affero GPL). C'est pour cette raison que certains parlent de `licences
> contaminantes' pour les licences copyleft.
> 
> Mais il faut commencer par définir son modèle économique: est-ce que la
> valeur de mon travail est uniquement un logiciel, que je vais rentabiliser
> par des licences, ou est-ce autre chose ?
> 
> Si la valeur ajoutée est vraiment liée au logiciel, mettre en open source
> ou libre ne semble pas adapté.
> 
> Si c'est autre chose (analyse, adaptation, service, etc), alors, mettre
> en open source ou libre peut être envisagé. Quand on regarde des cas
> précédents (toolchain gnu, Asterisk, Request Tracker), on se rend compte
> qu'on peut
> 
>   - créer un écosystème tellement complexe et spécialisé que l'on est
>     le seul à pouvoir l'adapter / l'améliorer: p.ex. la toolchain gcc
> 
>   - jouer sur le dual-licensing pour intéresser à la fois la communauté
>     du libre et les intégrateurs/distributeurs propriétaires: Asterisk
> 
>   - jouer sur la formation à l'outil, le développement de modules
>     complémentaires: Request Tracker
> 
> (j'ai un peu schématisé).
> 
> Comme exemple plus "4.0", pensons aux services en ligne où finalement
> la valeur est l'externalisation / la dématérialisation du logiciel.
> D'ailleurs comme on l'a vu, la plupart des licences libres ont un
> manque légal: seule l'Affero GPL garantit le retour à la communauté
> des modifications à des logiciels GPL ainsi exploités.
> 
> Revenons à votre question: puis-je faire de l'argent avec un logiciel
> qui utilise des logiciels en GPL ?
> 
> Oui, en distribuant votre logiciel également en GPL ou toute licence
> copyleft ou non copyleft compatible GPL, et en le rentabilisant
> par un des moyens ci-dessus.
> 
> Oui, si votre logiciel propriétaire n'est pas linké à du logiciel copyleft,
> mais simplement utilise des services de logiciels en copyleft: vous pourrez
> même facturer l'installation, la configuration et l'intégration de ces
> logiciels copyleft à votre logiciel propriétaire. Ou vous pourriez profiter
> de la clause d'agrégation de la GPL [1] et distribuer les logiciels
> libres sur le même média que les/votre logiciel(s) propriétaires --
> tant que vous ne limitez pas la redistribution de chaque composant
> individuel plus que sa licence propre originale. Ou un script d'installation
> qui charge le logiciel libre d'un miroir Debian.
> 
> Exemple: j'écris un logiciel d'aide au choix de licences logicielles,
> dont le backend de données est une base de données dont la licence est
> GPL et qui tourne dans une VM Linux (dont le kernel est GPL).
> 
> NB: la GPL n'est pas forcément la meilleure licence libre suivant les cas,
> voir le sélecteur: https://choosealicense.com/  Et on peut toujours
> faire du dual-licensing si tous les contributeurs sont d'accord.
> Le choix d'une licence est du domaine exclusif de l'auteur/des auteurs
> du logiciel.
> 
> [1] https://www.gnu.org/licenses/gpl-faq.html#MereAggregation
> _______________________________________________
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> http://forum.linux-gull.ch/mailman/listinfo/gull
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