[gull] Code source du vaccin BioNTech/Pfizer
Laurent Franceschetti
laurent at franceschetti.net
Tue Dec 29 14:06:46 CET 2020
> Le 29 déc. 2020 à 13:07, Marc SCHAEFER <schaefer at alphanet.ch> a écrit :
>
> C'est d'ailleurs pour ça que je trouve `logiciel libre' plus général
> qu'open source.
>
> En fait, il me semble qu'à part l'informatique -- où le logiciel libre
> reste encore minoritaire -- il n'y a pas beaucoup de secteurs où ses
> principes sont appliqués. Une des raisons est peut-être le caractère
> très simple de manipulation du logiciel, fasse à des mouvements
> mécaniques [1] ou des médicaments, et la dépendance au matériel fermé.
>
Tout à fait d’accord. L’informatique est un bon point de référence, justement en raison de son "immédiateté", et du fait que les expériences sont très réplicables. Tout en sachant que le reste du monde ne fonctionne pas tout à fait comme ça...
> Même sur mon apu2 où le BIOS est libre, à ma connaissance, le firmware
> et le câblage du processeur ne l'est pas. Une informatique libre
> nécessiterait un processeur libre (*) et des périphériques libres.
> Rappelons aussi que parfois certaines normes s'opposent au libre (p.ex.
> la certification des firmware d'équipements sans-fil).
Il y a des tentatives dans ce sens, ou du moins des "allègements ». ARM n’est pas libre, mais a adopté une structure plus « ouverte ».
Ou alors l’architecture PowerPC, qui elle est vraiment Open Source.
>
> Mais bien sûr, l'impression 3D et les imprimantes à ADN pourraient
> changer la donne et créer un besoin pour du matériel, voire code
> génétique, open source, voire libre.
En effet — peut-être que cela pourrait être une opportunité ?
>
> Attention toutefois: les brevets agissent à un niveau complètement
> différent: un système complètement open source peut être tout de même
> menacé par des brevets [2] -- avec plusieurs exemples.
>
> En résumé, une exigence des mêmes niveaux d'ouverture que le logiciel
> pour un vaccin, aujourd'hui, s'oppose complètement à la façon dont
> l'industrie respective fonctionne.
En effet, les brevets peuvent agir de façon insidieuse.
Et ces considérations se heurtent à des décennies de pratiques fermées dans la pharma, où tout le modèle d’affaire dépend des brevets, pour financer la recherche et dégager des profits. Cela ne doit pas empêcher d'y penser et tâcher d’élaborer des voies à explorer.
Au fond, le changement qu’a subi l'informatique pourrait-il être un précédent ? Le monde de l’Open Source s’est libéré en tirant parti de la révolution du microprocesseur pour casser les pratiques d’IBM et des constructeurs traditionnels. Dans les années 1970, la situation paraissait assez desespérée — aujourd’hui même IBM a en partie accepté le principe de l’Open Source.
>
> Mais j'ai trouvé particulièrement intéressante l'analyse `à la' open
> source des codons du vaccin. C'est peut-être la première fois que des
> `makers' s'intéressent à ça ainsi.
>
>
En effet, ça ouvrirait peut-être des portes ? Ce qu’il faudrait idéalement, c’est une révolution technologique du même type que le microprocesseur... Ou tout d’un coup des gens dans un « garage » ou des Linus Torvalds de la biologie pourraient amener de la « disruption » dans la grande industrie multinationale (et monopolistique), qui est restée encroutée dans des pratiques dépassées ?
Cela vaudrait la peine, en tout cas, de considérer la chose ?
Bonne journée,
Laurent
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